Destination.Ailleurs

A la lettre L,

Ma première fois. 
Quand j'ai utilisé mes mains pour me faire l'amour. 
La première fois où je me suis fait l'amour.

Cette phrase provient d'un blog qui m'a toujours fascinée et gênée.
Et sur ce blog, se trouvait ce bout de phrase " je me fais l'amour ". Avant, après, je m'en souviens plus. Une histoire de mariage.
Et c'est vrai que c'est. Exactement çà. Dit de manière élégante. 

Comment peut-on raconter sa première fois, au juste ? 
Là encore, pas vraiment de mode d'emploi. Des planches branlantes, quelques souvenirs et une bonne dose d'équilibre.

Alors, soit. 
Elle doit rester quelque part.
Alors, elle restera là. Ma première fois.
( Pensée : en espérant que çà ne soit pas ma seule.. )

J'étais allongée, excitée par les lectures que je venais d'avoir juste avant. Lectures pourtant très correctes. Mais..
J'ai toujours eu du mal à associer la masturbation et les doigts. Et pourtant, chacun des récits que j'ai lu me racontait une histoire de mains. 
Alors, cette nuit, j'ai décidé d'essayer. Parce qu'après tout, elles y sont arrivées.
Et ces femmes semblaient si libres, assumées, bien dans leur peau et leur vie intime. çà me faisait envie. Être comme chacune de ses femmes.
Et elles le disaient bien. Ce n'était pas sale. Un simple jeu avec leur corps. Avec mon corps.
Alors, j'ai posé mes mains. Tranquillement. Calmement.
Pour sentir mon corps. Être à son écoute, son toucher.

J'ai commencé par caresser mes seins, en bloquant mon impatience. A l'écoute, toujours.
Et puis, tranquillement, je les ai fait glissées le long de mon ventre. Une sensation croissante, presque douloureuse. 
En évitant soigneusement, j'ai caressé l'intérieur de mes cuisses. Sensible à la pression de mes ongles dans la peau.
Mon bas ventre s'est réveillé. 
J'ai glissé jusqu'à l'aine et je me suis dirigée du bout des ongles jusqu'aux lèvres.
La sensation devint douloureuse. Nettement. 
Les lèvres sont extraordinairement sensibles et érogènes. Alors, je me suis amusée.
Pied de nez à mon impatience.
Aux sensations s'ajoutaient des images toujours plus prononcées augmentant creshendo mon excitation.
Quand j'ai commencé à sentir poindre un plaisir très léger, mes cuisses se sont ouvertes un peu plus.
Dans le même temps, j'avais fini de jouer et mon impatience gagnait peu à peu. Alors, j'ai posé un doigt sur mon clitoris. Doucement.
Pour me mordre les lèvres dans la seconde.
Mon autre main glissait de mon sexe jusqu'au milieu des seins pour revenir par le même chemin. Encore et encore. Tranquillement. 
Décharge sur décharge. 
J'avais envie, envie, envie, envie, envie, maintenant.

Alors, j'ai tourné. Doucement puis plus vite.
Mes hanches ont commencé leur va-et-vient et à chaque fois que je pointais vers le haut, mon clitoris s'enfonçait sur mon doigt.
Toujours, toujours, toujours plus fort.

Les images aidant, j'ai commencé à partir. Et dans le même temps, j'avais du mal à croire à ces sensations incroyables.
Je suis partie loin jusqu'à revenir brutalement à moi au moment où les cuisses serrées sur mes doigts, le clitoris appuyé contre mon doigt, je me suis sentie venir. Une vague qui ne voulait pas s'arrêter. Et j'ai dit " Pas encore ".

Un orgasme. L'Orgasme. Celui que je n'avais jamais eu et que je chercherai toute ma vie.
Le plaisir. qui a duré pendant bien dix immenses secondes pendant lesquelles j'ai cru que j'allais mourir. Que je m'étais bloquée et que j'allais rester ainsi toute ma vie.

C'est pas descriptible, le plaisir. C'est flou, c'est vague. C'est immense. çà ne devrait pas être aussi court. C'est la définition même de la vie.

Cette nuit là, j'ai découvert le Plaisir. Le vrai. Le plus fort.
J'ai surement eu des orgasmes aussi fort les toutes premières fois où je me suis masturbée. C'était le temps de la découverte.
Mais après, l'habitude aidant, j'ai perdu en intensité et en excitation.

J'ai découvert aussi que finalement, femmes et hommes éjaculent. Si, si. J'hésite à me considérer comme une femme fontaine, j'ai un doute.

Seulement, quand je retombe, mes draps sont mouillés. Pas trempés, mouillés.

" Avant ", j'aurais été mortifié de cette découverte. Terriblement gênée, humiliée par moi même, même.
Mais, en les ayant lu, je m'en amuse autant qu'elles. Ce n'est pas dégradant, pas humiliant.
Je suis seule, avec moi même. Dans ma propre chambre, dans mes propres draps. Alors, pourquoi me mettre martel en tête ? 
C'est mouillé, oui. Et c'est pas désagréable, en plus.

J'ai pensé plaisir, sensations, excitation. Jouissance. Ultime, d'ailleurs. 

Les mains, je me rappelle lui avoir dit, c'était "sale". Pas naturel. Finalement, je trouve que c'est le jet qui n'est pas naturel.


Caresses, va-et-vient, écartées, joui, jouissance, jouir, orgasme, plaisir, éjaculation, masturbation.
Mots clés.

Je suis vivante & j'aime mon sexe.
Na.
( et puis, maintenant, je peux vivre seule, sans douche )


La question maintenant, c'est : Vais je oser ? 

La discussion continue ailleurs...

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