Destination.Ailleurs

A la lettre L,

Le savoir tout au fond.
Qu'on est capable.
Complètement capable.

Je.
J'étais prête.
Totalement prête.

Et là, le seul mot qui me vient à l'esprit, c'est " lol ".

Parce que.

J'ai renoué avec le plaisir.
J'ai mal, un peu beaucoup.
Mais, je me sens bien parce que j'ai le choix.
Encore et Encore.

Et que toi, tu l'as aussi.
Mais que tu me le laisses.

Faut que j'arrête, hein.
Tu le dis pas clairement, mais tu le penses très fort.

Je vais investir dans un sac de couchage.
Mais un aussi gros que celui du jour de l'an.
Mais un qui sentira pas mauvais.

Parce qu'en fait, je dors mieux et beaucoup mieux même,
dans des lits qui n'en sont pas.
Parce qu'ils ne sont pas mon lit, justement.
Qu'ils sont ailleurs. Un peu plus proche de la Liberté.

Entre les sacs de couchage, les galères pour sortir un matelas,
les machins métalliques qui formaient un espèce de hamac,
et les canapés passés de mode,
j'ai essayé.

Mais à côté de çà, dans mon petit lit de fille esseulée, je dors bien aussi.
J'ai une couette immense. Deux oreillers, un traversin.

J'ai tout. Je peux prendre un invité.
On manquera un peu de place mais en cas d'affinités excellentes, çà n'en sera que mieux.

Laissez moi rêver.

Rha, çà faisait longtemps que je ne m'étais pas sentie ainsi.

Je le sens au fin fond de moi.

Je me sens inférieure à beaucoup de gens. A elles.
Je peux pas lutter sur les mêmes tableaux qu'eux.

Je me sens minable, souvent.
çà s'infiltre en moi. çà se colle à chacune de mes pensées et çà mange tout le rose.

Elles. Elles. Elles.
Qui utilisent des mots que je n'ose prononcer.
Qui ont leur attention.
Son attention.

Encore un " lol " qui vient se frotter à mes lèvres.

Je suis pas dans la même cour.
Je suis ailleurs. Autre lieu.

Alors, je m'efface.
Elles prennent plus de place comme çà.
C'est mieux.

J'avais plein de choses post-itées en tête.
Des tas d'images. De trucs à dire.
Et encore une fois, çà s'est enfui.
Au moment où j'avais enfin envie d'écrire.

Ce matin, j'ai rêvé que je recommençais la danse.
Qu'on en était déjà au gala. Que j'étais en jean.
Que mes membres retrouvaient leur souplesse.
J'étais à l'extrémité gauche, dans la grande salle de Ravel.
Que j'étais en première ligne. Sans connaitre aucun mouvement.
Qu'on se retrouvait derrière les rideaux, après une sortie bordélique.
Que ma cousine en tutu et tiare de princesse tentait de m'expliquer.
Que je retournais sur scène et que je me sentais diablement dans mon élément.

Alors, au réveil..
Théâtre ou pas théâtre ?

Ravel. Une salle immense. Du parquet qui glisse sous les chaussons.
Des courses, des fous rires.
Des crises en coulisse.
Des petites à calmer.
Des danseuses à changer.
Une histoire bidon d'eau qui a un "mauvais goût".
La grand mère qui vient pour les collants.
Des costumes, des rôles.
Encore et encore.
Pendant des années.

L'ambiance des coulisses.
Inimitable.

Et çà y est, j'ai retrouvé !

Dans un des ballets, j'avais obtenu un rôle important.
Et il y a une scène où je quitte la scène justement, à pas lents.
A reculons, les yeux fixés sur l'héroïne de la soirée.
Je m'efface.
Et c'est exactement comme maintenant.

A chaque fois, c'est la même image qui s'impose.

Je suis contente de pouvoir enfin la poser par mots ici.

J'ai fait semblant de manger ce soir.
çà m'était jamais arrivé encore.
J'ai bu, dit que je mangerai avec les autres.
Et au moment des autres, dans la cohue des échanges, j'ai dit oui.
Que j'avais mangé.

Rien ne voulait passer.
çà va durer une semaine comme çà.
Et puis, hop.

Faudrait que j'appelle pour prendre rendez vous, quand même.
Lui expliquer le désastre. 

Quand j'ouvre le frigo, je le referme.
c'est sans saveur, sans envies.

Y'a plus rien dans la nourriture maintenant.

Tant mieux, hein.
J'ai de la marge à perdre.

J'en reviens pas de ton attitude quand même.
Tu m'as surprise la première fois.
Très fort. Une vraie claque.
Et puis je me suis blasée.
Je te savais.
Je te sais, en fait.

On fait salon dans le salon.
Dernière soirée ensemble avant la séparation demain.
Y'a Katy Perry qui nous fait bouger la tête et les fesses.

J'ai le choix.
Et je sais que je suis capable.

C'est terrible de se savoir capable de faire quelque chose.
Terrible.

Je conjugue avec la grisaille.

Et j'apprends sans.

La discussion continue ailleurs...

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