Destination.Ailleurs

A la lettre L,

Fais comme tu veux
Le Grand Secret
Je fais comme si
Zora sourit
Alter Ego
Trois ans & demi d'Amour
N'importe Quoi

Voilà.
Au dessus, se trouvent les sept chansons que j'écoute en ce moment.
Chacune d'entre elles contient un morceau, un passage, une mélodie ou même la chanson entière qui m'interpelle.

Y'a du futur, du présent, du passé.
De Zora à Elle, en passant par Lui et Tu.

Mon père a toujours particulièrement aimé Florent Pagny.
Quand il s'est écroulé, il ne vivait que grâce à lui.
J'ai écrit " grâce ". Peut être que je voulais pas qu'il meurt, finalement.
Il avait tellement mal qu'il nous a dit qu'il nous aimait du plus profond de son coeur.
Un amour testamentaire.
Il écoutait " Chanter ". Il courait, chaque fois que la douleur le mangeait trop fort.
Il partait et ne revenait pas.
Ensuite, il tombait sur le sol de la cuisine.
Et c'étaient ses pieds que je prenais pour aider ma mère à le porter sur son lit.

Finalement, ces souvenirs, les plus compliqués, les plus pénibles.
Je n'y pense que rarement.
Il ne faut pas mentir aux enfants.
Il faut leur dire la vérité.
De toute manière, ils sentent tout.
On a toujours tout senti. Enfants.

Je ne sais plus de quoi je voulais parler.

Ah si, chaque morceau est important.

Y'a cette tristesse tenace qui menace à chaque instant de me recouvrir toute entière.
Toute entière. Pour me remettre dans " Comme Avant ".

Je peux pas l'accepter.
Je peux pas.

Pas en ayant fait tout ce que j'ai fait.

Je ne peux pas la laisser gagner une année supplémentaire.
Je ne peux pas.

J'ai des projets, bordel.
Des billets de train, de l'argent, une voiture.
J'ai des envies.
Des rêves.
Des machins et des bidules qui s'amoncellent sur des feuilles de papier.

Je veux plus de cette conne dans ma vie.
Je ne veux plus de cette saloperie.
Cette chose immonde qui s'infiltre partout et qui me fait tomber comme une pierre.

Y'a plus de soleil.
Non.
Et encore, aujourd'hui, c'était l'été derrière la vitre fermée.

Maintenant, il y a les feuilles qui tombent et les champignons qui poussent.
Il y a les collants et les bottines.
Il y a les vestes et les chapeaux.

Il y a cette putain de société pas loin.

Mais c'est même pas le plus important.

Le plus important, çà sera quand je rentrerai le mardi soir.
Quand j'enfourcherai mon vélo pour me coller de la boue jusque sur les joues.
Quand j'enfilerai mes gants.

Parce que çà fera un jour de plus au compteur. Un jour de moins à vivre jusqu'au soleil.

Vous savez, j'ai eu super mal longtemps.
Avant, je le voyais pas. C'était normal, la routine.
Mais finalement, j'ai jamais été heureuse pleinement.
Toujours mangée par mes galères et celles des autres.
Y'a eu un pic où je me suis carrément retrouvée au fond.
Et c'est là que j'ai secoué du collier.
J'ai bougé jusque là bas.

En sortant, en annulant ce rendez vous, j'ai tellement souri à la neige que je me suis faite abordée.
Il était beau.

Et à partir de là, y'a eu une escalade.
Des découvertes, des envies, des pics de vie.

J'ai pas envie de me souvenir de tout çà.
C'est pas vraiment désagréable.
çà picote juste.
Ce que je crains, c'est l'angoisse quinze mille fois pire que j'avais à ce moment là.
Peur qu'elle revienne.

Je sais pas si je serai un jour débarrassée de cette angoisse. 

En vacances, je l'étais. Libre.

Et maintenant, je le suis tout autant, roulée en boule dans ma couette.

Rien n'a changé et pourtant, tout est différent.

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