Destination.Ailleurs

A la lettre L,

Le clip de Pony Pony Run Run, je l'aime bien.
Celui où ils voyagent, tous les deux.

Hier, j'étais tellement fatiguée que j'ai dormi dans la voiture.
Comme quand c'est amusant.
Des coups de tête en avant, en arrière. Des grommellements.
Excuse moi de dormir pendant que toi, tu dois conduire.

On a eu trop de sable dans les yeux.
On a avalé de trop nombreuses bouffées d'air marin.
On a amassé trop de sable aussi.

Hier, j'étais tellement fatiguée que j'ai raconté par brides,
que j'ai retiré tous mes vêtements dans la baignoire,
que je me suis lavée en frottant bien.
Cheveux, corps.
Que l'eau de la Manche s'est écoulée sous le gel douche à la grenade,
sous l'eau douce d'une ville citadine.
Que j'ai mangé en grognant, quelque chose que j'aime beaucoup.
Et que je me suis couchée.
En faisant attention à bien éteindre mon téléphone.

J'ai dormi. Dormi. Dormi.
Le garçon de mon rêve ne s'est pas représenté.
Je l'en remercie.

J'ai eu le temps d'appeler ma soeur avant tout çà.
Parce que j'étais dehors, loin et libre
Que je voulais entendre sa voix.
Et pas la trouver sur le net.
Elle peut pas passer de trois dimensions à deux.
C'pas envisageable.
Alors, j'ai avalé un peu plus de crédit encore pour entendre sa voix fatiguée.

Appeler les gens. Lol.
Pour moi qui n'aime pas, j'aime bien entamer par les répondeurs et la famille.

Hier, j'étais dans une ville où les voitures étaient 14.
Aujourd'hui, en allant chercher de l'argent, j'ai uniquement vu des voitures 78.
A l'arrêt de bus, j'ai zûté.
Quatorze, c'est peut être mieux finalement ?
Le chauffeur était jeune, diablement mignon.
Ce genre de réflexion n'emmène nulle part.

On est passé dans des rues en pentes et en virages.
Vaches, veaux et moutons à chaque virage.
Un soleil à nuages qui me plaisait bien.
Nous plaisait bien.

Je sais maintenant que je veux visiter.
Voir les choses.
Escalader.
Prendre les escaliers branlants et inégaux.
Attraper le premier trou de verdure et m'y glisser.
Nan, çà me fait pas peur.

Vu sur quoi on est tombé.
Avec tous ces gars, privilégiés parmi les privilégiés.
Avec leur parapente et leur planche de surf.
Combi pour contrer l'eau froide.
On a mangé en les regardant.
Et en regardant monter la marée.

Une plage phénoménale.
Magnifique.
Brute, brute, brute.

Deauville, c'est trop riche, qu'elle m'a dit.
C'est vrai qu'on détonnait.
Qu'on n'était pas du coin. Pas du genre.
Et qu'est ce que je pouvais m'en ficher.

On a regardé les chevaux le matin.
On a ramassé des tas de coquillages.
Elle m'a dit qu'elle en faisait des petits personnages.
J'ai demandé à voir en rentrant.
Et j'ai remonté jusqu'aux genoux, ce jean.
J'ai avancé, emportée par le vent.
Et j'ai avancé encore. Jusqu'à éclabousser mon jean et à me sentir dans mon élément.
Jusq'aux cuisses. Pas plus.

La mer était très loin. Il fallait marcher en évitant les petits crabes.

Marcher en évitant les chevaux, les sulkys, et les jokeys.

Marcher en évitant les mouettes, les kite-surfs.

Et l'après midi, on a filé mangé ailleurs.
A Houlgate.

En oubliant la case du Connard Agressif. Vite, vite, vite.
En se remémorant la case de ce couple d'une gentillesse infinie. 

On est reparti sur Deauville ensuite. Vidées par la beauté de la nature.
Pour une sieste en plein vent sur cette plage au sable si particulier.
Si fin qu'on semblait marcher dans de l'argile.
Et c'est là que je me suis sentie bien.
Quand j'ai laissé tomber tout mon corps sur cette langue de sable infinie.
Bras et jambes en étoile. En plein vent.
Sans être obligée de parler. Juste s'arrêter.

La distance a creusé des creux énormes entre nous.
C'était la fine conclusion qui s'est immiscée en moi. 
J'étais amère.
Voilà.
Ni triste, ni en colère.
Seulement fatiguée et amère des dégâts sous mon nez. 

Mais c'était magnifique et le soleil s'est invité une bonne partie de la journée.

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