Destination.Ailleurs

A la lettre L,

J'ai rêvé de mon mariage.

Je m'y voyais, retirant ma robe dans une salle de bain immense.
Même ma robe de princesse me semblait insupportable à porter.
Je me voulais nue.
Dans mon rêve, tout était simple. Elle glissait sur le sol.
Dans la réalité, je suppose que çà doit être plus compliqué.

Et y'avait mon "mari" qui arrivait, finalement.
Prévenu de ma brusque envie de tout retirer.
Evidemment. Il savait tout sur tout et il acceptait.
Par contre, je n'ai pas su s'il était prêt à me suivre.
Mais pour qu'on en soit au mariage, surement qu'il acceptait mes brusques envies.

Et j'étais bien, là avec lui, alors qu'on faisait l'amour. Comme çà, en douce.

J'ai envie de faire l'amour avec quelqu'un.
C'est une envie physique qui me contracte le bas ventre.
Je regarde les hommes dans la rue et des fois, j'imagine leurs mains sur moi.
Mes mains sur eux. çà fait comme une déchirure en bas.
Je reste seule avec ma solitude et mes envies inassouvies.
Evidemment.

J'ai envie de toucher, de palper, de masser, d'étreindre.
De caresser, de serrer, d'enfoncer mes ongles.
J'ai envie d'embrasser, de lécher, de mordre.
J'ai envie de faire du bien et un peu de mal.
J'ai envie de plaisir et de douleur. Légère douleur.

J'ai envie de le faire à deux et pas seulement toute seule avec moi même.

Je me dis que çà doit pas être compliqué.
Et pourtant, je reste seule.
Ma peur des hommes s'est atténuée. Tranquillement, sans que j'y fasse attention.
Je suis moi, un peu à côté de la plaque.
Et, des fois, j'espère qu'on me trouve jolie.
Mais, le plus souvent, je reste souriante et drôle.
Dépitée tout au fond.

Si seulement, je pouvais lui manquer.
Calogero parle de son père. Moi, je parle pas du mien.
Je reprends sa phrase. Pas le sujet du Lui. 

Ma mère mange des noix. Je lis un livre qui me démange la chair. 

Les errements des humains. Pourquoi tout est aussi compliqué, aussi dur ?
Les gens se parlent et puis s'arrêtent.
Ils se disaient tout. Se trahissent et ne se parlent plus.
Cette histoire raconte çà.
Elle raconte aussi la cassure des corps. La fatigue du silence.
Ils étaient fusionnels. Onze ans à se chamailler, à voyager, à vivre, se raconter chaque jour.
Des heures et des heures.
Et pourtant, c'était pas idyllique, la connerie de la vie humaine.
Elle était indépendante, solitaire. Comme lui.
Il se disait qu'elle le laisserait tomber, qu'elle pourrait vivre sans lui malgré ce qu'elle disait.
çà lui "retournait les entrailles". Comme elle.
Et Elle, c'était de sa faute.
La trahison ultime et la colère qui dévaste tout ensuite.
Qui saccage, maltraite et démolit des corps qui se cherchent de manière lamentable.

C'est con, un être humain.

Le silence me fait peur. Et je l'avais marqué dans cet article caché : je n'ai de place dans aucune vie que je connais.
J'aimerais que quelqu'un ait besoin de moi. Que je manque à quelqu'un. Que je sois importante aux yeux de quelqu'un.
Que mon avis importe. Qu'on me cherche. Qu'on s'inquiète de savoir comment je peux aller.
Qu'on ait envie de me voir. Qu'on fasse le premier pas.
J'aimerais avoir une place quelque part, dans une vie.
J'aimerais être importante, oui. Un rôle massif dans la vie d'une personne.
Je suis fatiguée d'être seule et de me mentir. De tenter de sauver ce qui peut l'être alors que
la colère me ronge de l'intérieur.
Elle m'a énervée tellement fort quand je l'ai vue. J'ai cru que je n'arriverai jamais à me contrôler pour ne pas
lui jeter à la figure ma colère qui bouillonnait. Ma hargne vis à vis d'elle et de son sourire tout doux, heureux de me voir.
Lui mordre la figure, cacher cette douceur qui me rend rageuse. Envie d'exploser, de lui lancer en vrac et tout gâcher.
Avoir changé de cap. Ne pas pouvoir le partager avec ces gens. Il n'y a que lui qui sait.
Avoir changer et pourtant, ne pas arriver à le montrer. Se retrouver à se justifier de la vérité.

J'ai envie de faire l'amour.

J'ai envie d'un Lui. En chair et en os.
Un avec qui tout serait mis sur la table. Qui comprendrait, me suivrait même.
Un qui me ferait confiance. Un à qui je ferai confiance.
Un avec qui je me sentirai sure de moi. En sécurité.
Un que je pourrais toucher, aimer et considérer comme "mien".
Un qui ferait une bulle. Un qui.. me prendrait la main dans la rue.
Un qui se retournerait inquiet pour m'attendre à la sortie du métro.
Un qui se laisserait embrasser à n'importe quel moment.
Un qui me prendrait.
Un qui aimerait mon corps, autant que je peux l'apprécier, si ce n'est plus encore.
Un qui me laisserait montrer tout ce que je pourrais offrir.
Un qui serait pas forcément parfait mais bourré de défauts.
Un qui se laisserait faire. Un peu. Le temps que la communication s'établisse.
Un qui me laisserait l'approcher.
Un qui ne se démontrerait pas devant ma colère, ma rage et mon agressivité.
Un qui prendrait le temps.
Un qui resterait là, tout simplement.

Je suis vide. Et je déborde de partout. Rien n'est contenu. J'explose devant les interdits.
Je regarde les gens et je demande à chacun s'ils sont heureux.
Je les vois qui se précipitent. Courent. Visitent.
Mais sont-ils heureux, ces gens ?

Le Luxembourg est encore plus beau à l'automne.

Il y a une exposition de photos qui court le long des grilles. Des photos qui parlent de trains et de gens.
J'étais en retard ce matin mais je me suis arrêtée quand même.
Devant un lac immense.
Devant deux soeurs endormies l'une contre l'autre.
Devant cet.. androgyne. Homme magnifique ou femme merveilleuse.
Je ne saurais dire. Mais son attitude. Sa grâce.
Comme le garçon dans je ne sais plus quel clip. Ce métalleux, qui croise la blonde bohème dans le métro.
Ils se prennent en photo au même moment. Elle va s'exciter sur une guitare. Il va lire Roméo & Juliette.
Cet homme, maquillé, est magnifique. Je ne saurais dire d'où vient cette beauté que je lui trouve. 
Mais il est incroyable.

J'ai besoin de quelqu'un. J'ai envie d'un corps la nuit. La journée, le soir. Au réveil comme au coucher.
Envie d'un corps. D'une personne. D'une personnalité. De bras, de jambes, de mains, de doigts.

Chut.

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