Destination.Ailleurs

A la lettre L,

Et maintenant, il y a Toi. Je vais m'effacer. Le trait était si léger. Je n'ai jamais marqué le papier autant que. J'avais envie, pourtant. Mais il y a Toi, Toi, Toi.. Vous êtes trop grands. Trop beaux. Vous êtes l'âme d'un tableau. Je ne suis que le détail qui fait sourire. Je m'envole toute seule. Cela fait si longtemps. Je t'embrasse. Toi, Toi, Toi. J'ai eu mal, j'ai eu bien. La douceur d'une plume. Toute seule. Il le fallait.
J'écris toujours en musique.
Et souvent, c'est la première question que je me pose. Comment me sentir bien ?
Comment bien commencer un billet? Quelle musique ? Quel rythme ?

Il faut que la musique me porte. Que je me fonde en elle et qu'elle me guide.
Qu'elle fasse partie de moi et des mots que j'écris. Un peu. Enormément, en fait.

En ce moment, je suis à fleur de peau.
Mon épiderme est aussi sensible que les pétales d'une fleur.
La moindre sensation, le moindre choc, la moindre caresse.

J'ai des centaines de milliers d'images à écrire.
A penser, à marquer, à souvenir.

Ces images s'envolent au moment où je veux les fixer sur le clavier.
Elles viennent de s'enfuir.
Je n'irai pas les chercher.

Il y a des bijoux. Des bijoux d'écriture.
Des bijoux de pensées. Des bijoux de vie.

Vous voulez savoir ? 
Le plus beau passage dans Cosmo, c'est les pages où Elles et Ils racontent des parenthèses de vie commune.
Qui les remplissent de joie. Qui me font frémir d'envie.

Ils sont beaux, sur quelques lignes. Des paragraphes uniques de vies toutes autant uniques.

J'ai envie de pouvoir écrire dans ces pages. Envie de barrer la Solitude. Construire à deux.

Dans la forêt, y'avait cet homme au téléphone. Je n'ai même pas entendu ce qu'il disait.
Il m'a foncé dedans avec sa voix. J'ai dérapé, j'ai crié. Contrôle, explosion d'Adrénaline.

Hurlement. Laissez moi vivre. La musique est là, accordée.

A la télé, il y avait cette fille. Dans son jardin, vue plongeante.
Et elle tournait, encore et encore, les bras à la perpendiculaire de son corps.
Yeux fermés, bouche béate.
Elle tournait, tournait, tournait. Encore et encore. Et je tournais avec elle.

Sur cette plateforme, il y a des photos sublimes.
Des nus, des visages. Des profils, des mains.
Des jambes. Des sourires.
Des natures mortes.
Des évanouissements évanescents d'une créativité sans cesse renouvelée.

Et puis, il y a le reste du monde. Les arbres. 
Cette forêt que je retrouve après des années d'absence. Des morceaux de beauté pure et brute.

Je suis à fleur de peau.
Certaines musiques me font verser. D'autres m'enivrent. Certaines me recouvrent complètement d'une glace que je suis seule à sentir.

Je ressens les choses. Je me réveille à nouveau.

Ma sensibilité explose. Mon adrénaline rouillée se remet à circuler.

Cet après midi, on m'a dit que j'étais laide. En souriant, sans réaliser la portée des mots.
Et après ?

Qu'ils pensent ce qu'ils veulent.
C'est moi et rien que moi.

Chut, il faut que je me taise.
Mon apaisement est si fragile. Si influençable.

Je choisis d'être paisible.
Des choix, encore et encore.

Ils ne s'en rendent pas compte.
Les pousser à faire des choix les rend plus. Décidés.

Arrêter les valises.

Dume - Je ne sais rien faire.
Vous ne pouvez pas savoir à quel point cette musique est Moi.

Je veux partir, voyager. M'enfuir.
Vivre. Aimer.
Me sentir belle.

Parce qu'après tout, chaque avis est différent.
C'est une question de peur. De confiance.

Et j'explose d'écrire ici. Je voudrais être là bas.
Je voudrais qu'il ait besoin de moi. Un peu, pas beaucoup.
Juste suffisamment pour qu'il me fasse confiance et qu'on vive ensemble cette Envie.
Parce qu'après tout, je ne demande rien d'autre.
Qu'un compagnon d'Envie.
Mais c'est trop compliqué. Trop imprécis.
Trop bloqué.
Trop je sais pas quoi que je ne comprends pas. Ou trop.
Question de besoin et d'Envie. Encore.

Mais il y a tellement d'Autres.
Tellement que je m'efface. Tranquillement.

J'ai choisi d'être paisible.
Choisi de croire que mon Envie est possible.
A portée de doigts.

Qui suis je, finalement ?

J'ai pas envie de continuer seule.
Et pourtant..
Je suis une Bisounours.

Et j'aime bien quand mon frère me dit " Quand ? " comme si je savais plus de choses que lui.
çà me donne envie de le coller contre moi et de le serrer à l'étouffer en lui martelant
combien il m'est précieux.

Lady AnteBellum à la télé.
Keisha - Miley Cyrus : on a beau en faire des produits de consommation,
elles ont des voix sublimes.
Joyce Jonathan. Même quand elle parle, elle chante.

Ces femmes ont des voix rauques et chantantes.
Des voix qui agressent. Des voix qui caressent.

Vous pouvez juger et critiquer. Mais après tout, ce sont mes choix et mes goûts.
Et s'ils ne sont pas les mêmes que les vôtres, valent-ils l'insulte dont vous pourriez m'accabler ?
Je ne pense pas.

Les gens sont promptes à l'insulte, au mépris. A la violence avec la Différence.

Homosexualité - Couleur de peau - Religion.

Pff, j'aurais aimé pouvoir dire que je suis lesbienne. Le revendiquer haut et fort.
Taper du point sur la table.

Exploser les chaines qui tiennent entraver des gens qui s'aiment !
Qu'importe le sexe, l'amour est le même. Le sexe est le même.
Le plaisir est le même.

Alors, à toute petite échelle, revendiquer son envie de nudité.
Son envie de parler fort sur son balcon en racontant un secret nature.

Et déjà là, çà coince.

Qu'importe. Un fou rire et puis s'en va. Parce que finalement,
regarder par dessus son épaule en riant est affreusement sexy.

J'avais peur d'être lesbienne. J'ai toujours eu peur d'être lesbienne. Vous vous rendez compte. J'avais peur.

Parce que je trouvais les femmes belles, belles, belles. Que les hommes me faisaient peur. Que je confondais ma claustrophobie et mon côté sauvage avec de l'émoi. Que je savais pas quoi faire, à qui le dire. Comment le formuler et comment le penser.

Et plus je pensais et plus je m'enserrais dans un étau serré et inextricable.
Je rougissais, je m'éloignais, je me sentais mal.

J'avais qu'une envie, les protéger. Une fille en protégeant d'autres ? 
Dans mes schémas, je jouais le rôle du Monsieur.

Tout çà, juste parce que je venais de passer un an, loin de tout le monde,
perdue dans une souffrance sans nom et une solitude associée.

Et puis, finalement, pffft. C'est vrai. Je connais des petits bijoux au féminin.
Des brindilles, des flammes qui vacillent.

Je veux les aider à tenir debout. Je veux qu'elles puissent compter sur moi et qu'au moins, avec moi, elles éloignent un peu les soucis de leurs têtes.

Je dis Elles, parce que je n'étais entourée que de filles principalement. 
Mais finalement, il en va de même avec les garçons.

C'est moi. Ma façon de vivre, ma façon d'être. Je ne veux pas qu'ils souffrent.
C'est bête et complètement illusoire.

Mais je veux pas. C'est bête. Surtout que je peux être qualifiée de
pénible, têtue, agressive et excitée.
Pour la tranquillité, c'est râpé.

Mais j'aimerai vraiment. Je le veux vraiment aussi.

Et puis, finalement, je trouve toujours les femmes belles, belles, belles. J'ai toujours peur des hommes.

Mais j'ai appris à regarder en face ce qui me faisait peur. Mon corps, leur corps, les araignées.
( tout, tout, tout )

Et je suis tombée amoureuse. Après tout, pourquoi ne pas être bi, non plus, hein ? 

Je suis amoureuse de chaque homme que je croise.
Je cherche le petit truc qui pétille, qui le rend unique.
Qui le rend diablement sexy.

Je les observe à la dérobée, je les étudie. Je les regarde agir avec leur Amoureuse.
Avec leurs copains.

Je m'imagine. Ce que çà ferait d'être avec l'un, d'être avec l'autre.

Et puis, je regarde les filles aussi.

Le corps d'une femme est défini comme beau. Qu'il soit gros ou maigre. Petit ou grand.

Mais celui de l'homme, .. il est si peu mis en avant. Alors que c'est une montagne de trésors. Sans jeu de mots. Ou presque. Bref.

Je le reconnais. Mon regard s'arrêtait au visage. Aux yeux.
Avant que je ne rougisse et m'enfouisse dans ma trouille.

Et puis, j'ai commencé à le regarder. Surtout parce qu'il m'a posé la question.
Que je ne voulais pas céder à la facilité, que je voulais apporter une réponse précise.

Sans trop y croire, je me suis mis à observer. A m'émerveiller. A tomber de haut.
A avoir envie de toucher.

Et je suis retournée lui répondre. Avec mes mots de Bisounours et ma niaiserie.

Mais si t'enlèves les fioritures, il ne reste que le brut. Le Vrai. L'homme est beau.

Et je suis partie à des kilomètres de ce dont je voulais parler au début. C'est mieux comme çà.

J'aimerais dire que je suis lesbienne. Mais, à regarder, à penser, à stopper ma tête, à respirer, je me suis arrêtée ailleurs.

J'ai envie de poser mes mains sur un Homme. J'ai envie de parcourir toutes ces courbes qui me font envie du bout des doigts. Toutes ces ondes folles qui se rejoignent, se croisent et s'emmêlent. Y poser le doigt. La main. Les lèvres. Le corps. Le mien. Mon corps à moi.

Oui, j'ai envie. Et ce, de plus en plus. Toujours plus.

Mais, c'est pas demain la veille. Ma peur est bien tenace.

Et je n'ai personne.

Tu sais ce que je trouve sublime chez la femme ? Ce que je veux absolument obtenir ?

Cette ombre qui encadre le ventre de part et d'autre.
Qui descend en forme de parenthèse, de chaque côté d'un ventre qu'on dit plat.

Ma soeur déteste son ventre. Elle qui ne porte pas grand chose en trop, se trouve trop grosse. Que devrais-je dire ? 

Mais elle a cette ombre. Sur son ventre légèrement renflé. 
Je l'ai aussi.
J'en ai ri toute seule devant mon miroir.

Je l'ai trouvé ce matin, dans la lueur blafarde du jour sans soleil.
J'ai même pas cherché à prendre de photo.

Je l'ai vue, c'est le plus important. Mais j'en ferai quand même une, de photo.

Pour vous montrer quelle est cette ombre.

Et tu sais ce que je trouve sublime chez l'Homme ? Ce que je veux absolument effleurer ?

Son dos. C'est fou. Mais, il y a les arcs, les creux, les bosses. Les deux trous au niveau des reins. Le creux de la colonne vertébrale.

Envie. Envie. Envie. Envie.

Un jour.

Je ne sais même pas si ce que j'ai raconté a un sens. J'ai écrit sans trop pouvoir me concentrer. Sans trop savoir où mettre les pieds. 

Y'a comme une nouvelle mode qui s'élance sur la plateforme.
C'est pas vraiment un manque.
C'est juste une envie très forte.

Qui m'est complètement refusée.
Encore et encore.

Et je ne peux rien y faire. 
J'avais dit cosmonaute. Pour l'apesanteur et le lever de Terre. Pour l'immensité et le vide. Pour une Autre vie. Je vois ma vie déjà. Je vois même le bureau. C'est la détresse qui me fait penser à ne pas oublier la plante verte. Sur le coin, dans la parenthèse de lumière. En boucle, tourne cette sensation d'être prise au piège. Ça crie fort. De ne pas pouvoir échapper au. Système. Enclavée, il me faut une décision. Une autre.
Et je me glisse vers quelqu'un d'autre.
Et je me glisse sur des photos.

Y'a que dans ces moments là que je me sens bien. Quand je m'accroche aux rayons de soleil.
Qu'ils s'accrochent à ma peau. Quand une photo ne rend rien.

Hier, j'ai fait la bêtise de me tourner vers le passé. A lire d'anciens textes, d'anciens mots.
Légèrement poussiéreux, légèrement à contre temps maintenant.
Toujours beaux. Toujours magnifiques.
J'aimerais écrire des mots semblables.

Libre, libre, libre.
Explosion sensuelle.
Explosion sensitive. 

Je suis une nouvelle amatrice de lecture érotique.
J'ai choisi mes livres, assise en tailleur devant le rayon.
Là où les gens filent vite, j'ai pris mon temps.
J'ai souri, commenté.
Tenté de montrer que cette lecture là peut être aussi belle qu'une lecture de roman.
Et puis, je m'en suis fichu.
Les gens pensent ce qu'ils veulent. Les gens pensent ce qu'ils croient.
Ils pensent par masses. 
Par peur de faire tâche.
D'écrire une histoire légèrement en décalée du reste.
De ne pas avoir la sécurité de l'ensemble.

Je ne sais pas tout ce qui pousse les gens à se mettre là où il y a des gens.
Les files au péage, les files à la caisse. Les files au resto U. Les files aux bornes magnétiques.
Y'a toujours des gens là où il y a des gens. Toujours.
Logique.

Mais non, la lecture érotique peut être belle.
Parce qu'après tout, le sexe, on a beau le donner moche, il est beau.

Reste les connards psychologiques qui font que chaque fille a peur d'enfiler une jupe.
A peur de sortir tard le soir, sans personne pour l'accompagner.
Que chaque fille redoute les rues, les métros, les allées, les bus et même les amphis.
Les connards psychologiques engoncés dans des costumes drôles qui massacrent.
Une sensibilité déjà à fleur de peau.

C'est pas juste de mettre sous clé un sujet tel que le sexe.

Je m'étais dit qu'un jour, j'arriverais à écrire des nouvelles érotiques.
Parce que j'ai à dire, à écrire et que c'est plaisant à lire quand c'est bien écrit.

Mais, pour être le plus honnête possible et casser la naïveté,
il me faut un Lui.

Et çà, c'est pas tout à fait la mer à boire.
Plutôt l'océan à avaler, tête à l'envers.

Mais j'en demanderai un pour mon anniversaire, tiens.
Et pour Nowel aussi.
Parce que c'est bien connu, le Père Nowel existe.
Et il écoute Mère Nowel,
qui écoute les filles qui ont du mal à dire qu'elles ont un coeur vivant.
C'est pas que j'aimerais vous oublier.
C'est que j'aimerais exploser en pleurs.

Vider tout ce qui me reste de ces deux ans de noir.
Laver l'intérieur à grande eau.
Refaire les peintures.
Aérer la pièce.

Que le soleil s'installe.
Confortablement.
Pour qu'il ne reparte pas.
Du moins, pas tout de suite.

J'ai peur de tomber.

J'ai peur d'aimer.

J'ai peur de vivre pleinement.

Alors, par petites touches, j'explose en joie.

Et je pleurerais bien un jour.

Les dernières larmes de la nouvelle Ere.

Ou les premières de la suite de l'Ere.

Je m'accroche si fort à mon drap ensoleillé.

Et j'écris trop. Pour vider ma tête. Pouvoir dormir.

Les mots me tiennent trop souvent éveillés. Pourrais je leur faire comprendre un jour ?

Seras-tu sûr, à temps ? 
Si tu veux,
on veut.
Alors,
on y va.
Je vais mourir d'une chanson.
C'est bête comme façon de mourir.
Mais je vais mourir.
Chaque note, chaque intonation. Je vis avec cette voix. Avec cette musique.
L'émotion intacte, incroyablement puissante d'être emmenée à mille lieux d'ici.
A chaque début, sans cesse renouvelé.
Je pourrais chanter comme elle, n'empêche.
Quand je serai libre. Ouais, voilà. Quand j'aurais pour seuls spectateurs des poissons multicolores.

A ne plus réfléchir sur moi, je ne sais plus mettre au clair ce que je ressens.
Joie, tristesse, jalousie.
Les voix dans ma tête s'affrontent à coups d'arguments censés et réfléchis.

J'ai tellement du mal à voir que la porte de la Parole est ouverte.
J'ai tellement du mal à mettre des mots.
J'ai mal alors je mords.
C'est toi qui me fait mal alors c'est toi que je mords.

Et dans le même temps, je suis une fille de grand vent.
Quand le linge s'envole, je suis celle qui s'accroche désespérément à eux.
Je m'accroche à ma paix intérieure. Je m'y accroche pour bloquer les angoisses. 

La Liberté à quelques pas. 

La Raison ne fait pas toujours du bien.

Elle doit partir. Elle n'a pas le choix.
Il faut qu'elle parte.
Tant pis pour moi. 
Je trouverais un équilibre différent. 

Cette chanson, c'est un mélange de pleins d'autres.
Plein d'autres qui m'ont mangé jusqu'à la moëlle.

" En fait, il faudrait que je marche à l'adrénaline ".
Moi aussi.

J'en ai plein, d'envies.
Des projets. De vieux rêves à dépoussiérer puis à étiqueter " Possibles ".

Je voudrais m'envoler.

Dans ma douche, j'ai décidé qu'un jour, j'irais voir par moi même,
les cristaux roses de l'Himalaya.
Parce que c'est marqué sur mon gel douche.
C'est tout.

J'ai envie de passer mon permis bateau aussi.
Sur la Seine, çà serait amusant.
Pour Après.
Pour pouvoir faire un rêve tout neuf.
Pour pouvoir m'envoler.
Un peu plus loin.

Prendre des cours de plongée. 
Pour me croire poisson le temps d'une bouteille d'oxygène.

Retourner à Santorin.
Y rester jusqu'à devenir aveugle.

...

Je m'envole dans ma tête. Trop souvent, trop loin.
Mais çà m'aide à tenir.
A projeter un quotidien gris. 
A vivre un quotidien gris.
A consommer un quotidien gris.

Fallait que je parle du plaisir.
J'ai envie de le garder pour moi encore un peu.
Parce qu'ici, c'est ma liberté d'écrire.
Pas votre liberté d'expression.
Et que le verbe Falloir est interdit.

J'aimerais m'envoler.
Voir les villes comme on les voit en avion.
Jouer à cache cache dans les nuages et m'endormir sur un.

Je vais trop loin. Surement trop loin. 
Mais ici, c'est chez moi.
Alors, laisse moi voler.
Il y a.
When I Look At You.
PhantomRider
Run & Hide.

Trois femmes. Trois voix incroyables. Râpeuses. Abimées. Puissance mille.

Elles sont là à raconter l'arrivée. Le Départ. L'indécision.
Elles sont là à raconter la vie.

Elles sont trois. Elles m'ont fait lâcher prise cette nuit. Trop prise, trop loin. Trop perdue.
Trop indécise.
Trop belles, tout simplement.

Trop fragile.

Je me suis enfuie aujourd'hui. J'ai repris mon envol.
Brièvement après avoir reposé les pieds sur terre. 
J'ai traversé des champs, des bois, des villages. De places de villages en places de village, j'aurais pu me croire à nouveau dans le Sud.
Loin de tout le quotidien et de tout ce qui me fait peur.

C'était beau à mourir tout autour. J'aurais voulu rester à jamais.
J'aurais aussi préférer ne pas pleurer ce soir.

Ces femmes.

J'ai des photos. 

Je sais pas ce qui est la Liberté. Je me sens libre chaque instant où je reste à regarder le ciel.
Je me sens vivre chaque seconde que je passe, les yeux fixés sur une étendue d'eau.
Je me suis sentie vivre là bas.

Ici aussi. A moindre échelle, bien sur. Mais j'ai fait un choix.

J'ai choisi de vivre pour la première fois. Choisi de faire un choix indépendant de ma famille,
de mes éducations, de mes torts ou de mes atouts. 
J'ai choisi et la vie s'en trouve changée.

Je vis en tunique blanche. Je ne la quitte pas. Sauf pour dormir.
Un truc de princesse, un truc de déesse de la Grèce Antique.

Je ne sais pas. Je ne sais pas quoi répondre. Pour la première fois de ma vie,
je comprends le sens de
" Je ne sais pas ".
Je suis figée, à l'orée de deux destinations.

C'était beau, ces forêts. Avec la voiture, on passait vite alors je voyais en profondeur.
Et je m'y voyais.

Sa photo, c'est la liberté suprême. Je lui ai pas dit parce que j'aime pas vraiment.
Mais un jour, j'en ferai une semblable. Une vraie de vraie. Parce que, moi, je m'y vois bien.
A sa place, un jour. La mienne. Un peu similiaire à la sienne, en fait.
Parce qu'être une copie, çà n'a aucun goût. Faut faire avec Soi.

Ma bougie a pas résisté au vent. Elle vient d'être soufflée. çà sent la Vanille.
Encore et encore.
Une senteur incroyable, celle du pin.

Je suis bien trop fragile.
A serrer trop fort les paupières pour ne pas me laisser envahir par
un sentiment trop grand. 

Tu plaisantes. Je me suis complètement effritée.

Y'avait ce garçon, dans le café. Des yeux pétillants, intelligents avec çà. J'ai pas pu résister,
je lui ai souri. 

Je suis une autre. Trop virevoltante, trop éphémère.

Tu m'as dit " Tu es bizarre. Tu es calme. "

Tu as dit " Playmobil Pervers ".

Des groupes de mots qui ne trouvent pas de définition ni de raisons. 

C'est comme çà et puis voilà. Moi, j'aime bien. J'aime moyen.

Mais çà changera, hein. Pour le Playmobil. Qui deviendra Petit Homme.
Ou Grand Homme. Attention, un homme, c'est viril. 

Laissez moi ce plaisir : AH, les Hommes!
Voilà, je me sens mieux.

Pour le calme, je ne sais. Comme çà, je suis bien. Alors, pourquoi je ne resterai pas comme çà ? 

Y'a des morceaux d'or bruts ici. Des mots lâchés comme des papillons ou des pierres. 

Des photos bouleversantes. Voilà, j'ai le mot. Bouleversantes.

Je t'écrirai un livre, un jour. Un livre sur je sais pas ce qui passe. 

J'aime pas les araignées. C'est pour çà que là, j'ai peur. 

J'ai que la Lune en face de moi. Ronde, belle et rayonnante.
Elle éclaire presque comme en plein jour.

Les nuages étaient tellement bas, tellement nets que j'ai tendu les doigts pour les toucher.

On en a vu en forme de fumées. Ils étaient beaux.

Tu sais pourquoi j'ai pleuré ? Parce que je ne peux pas emmener tout le monde avec moi.

Parce que je dois faire des choix et des croix. Et que j'ai fait trop d'erreurs.

Que retourner vers certaines personnes, c'est voir en face la fracture. Le mal qui a tout rongé.

L'absence, la distance. On a perdu nos repères et pourtant, je l'aime tellement.

C'est comme ce blog. Je sens les gens qui peuvent gérer le changement.
Et ceux qui ne le peuvent pas. 

Ceux que j'ai envie d'avoir encore avec moi. Egoiste que je suis.
Et ceux à qui je ne pourrais jamais dire. 

Je me suis cassée la figure ce soir. Encore une fois. Plus fort que la fois dernière.

Mais c'est une question d'état d'esprit. Une question de vouloir ou non être bien.

Mes parents sont des fervents partisans du " Sinon, on aurait pu ".

Je peux pas. Je ne supporte tout simplement plus cette phrase.

Ce qui est passé est passé. C'est terminé, clos. Non modifiable. Terminé. Clos. 

Je ne supporte plus les regrets. Vivre avec des regrets,
c'est saccager les chances de faire mieux après.

Je leur ai dit. Ce qui est fait, est fait. On a pas fait. Tant pis.

Ils se rendent malades! Des années qu'ils vivent avec la même rengaine,
la même erreur en gros plan dans leur tête.

Avancer. Maitre mot.
Regarder en arrière ou vouloir refaire ce que l'on ne pourra jamais refaire,
c'est de la perte de temps.

Du gâchis.

Je passe pour une fille qui s'en fout. Alors que, finalement,
je ne suis qu'une fille qui balance les valises en trop.

Vider les placards, sortir les vieux regrets.
Les jeter sans états d'âme dans un sac poubelle immense.
Ou petit.
çà dépend.

Faut pas croire, des regrets, j'en ai eu des centaines de milliers. Encore et encore.

Et puis, j'ai tourné la page. D'un coup. 

Maintenant, j'illumine. Je construis sur de l'espoir concret et moins concret.
Je me bats chaque jour pour avancer. 

C'est dur. Comme ce soir. Où les vieux démons reviennent forcer les barrages. 

Faut se bagarrer. La vie n'est qu'un combat, finalement. Où les pauses sont les Into The Wild. Les Into The Sea. 

Les plus importants sont ceux là.

Alors, profite. Encore et encore. Jusqu'à en crever. 

Se laisser envahir par tout ce qui nous dépasse. 
Sentir les frissons le long de l'échine. 
Sentir ce bonheur incommensurable envahir chaque cellule. Pour chaque chose. 

Une jouissance. 

Jouir de tout ce qui est beau sur terre. S'enflammer. Se faire mal. Se faire bien.

Arrêter les sentiments parasites. Arrêter la culpabilité.
Etre en vie et en profiter chaque seconde. 

Les orgasmes ne sont pas tous d'ordre sexuel.
Il y a des orgasmes bien plus impressionnants encore.

J'ai envie de les dire à voix haute, ces mots magiques. Indéfinis et si précis. 

Alors, je les dis. Pour tout comme pour rien.

Je voudrais casser toutes ces morales et ces mots défendus.

Bloquer les tabous, les détrousser, les montrer à l'envers et les faire faux. 

Alors, je dis. A mots défendus, le bonheur d'une vie qui ne tient à rien.

Je mourrais peut être demain.

Mais j'ai des châteaux en Espagne que je tiens à garder quelques temps encore. 

J'ai peur de mourir maintenant.

Peur de retomber. Peur de m'effondrer comme une loque après tout ce que j'ai vécu.

J'explose, j'implose. L'immensité des choses me pénètre chaque jour un peu plus.
Chaque jour, un peu
trop.

çà fait mal, mal, mal de ne pouvoir tout ressentir à la fois. De trop ressentir. 

Jamais tu ne te rendras compte de combien nous sommes semblables.

Jamais, parce que tout ce que tu dis, je l'ai vécu. Dit, ou fait. 

Ce qui fait que quand je le dis, çà fait un copier coller similaire. 
çà fait pas vraiment juste, pas vraiment vrai.

Et pourtant.

Un émerveillement de chaque minute. De chaque mot. Pensée ou identité.

Parce que c'est pareil. Même chose. 

Y'a que la Lune qui rit à nouveau avec moi. Les volets se ferment.
Les voisins parlent fort plus loin. A la lueur d'une bougie.

Est ce que vous êtes heureux ? 

Je ne sais pas pourquoi je suis comme çà. Je ne sais pas ce qui a fait que je suis comme çà. 
Un ensemble d'explosions. 

Plus tard, je vous parlerai du plaisir. Parce que la liberté, c'est d'assumer un fait reconnu : avant la rencontre d'un Autre, on se convient tout à fait à nous même. 

A la question, " et heu.. dis.. tu te masturbes, toi ? " , c'est stupide de répondre non, non ? 

Moi, j'ai choisi de dire Oui et faut voir où çà m'a mené. Nous a mené, devrais-je dire. 

Et comme Clignotants dit si bien : " je riiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiis ".

Parce que c'est vrai, finalement. Je ris.

J'ai envie d'avoir envie de quelqu'un qui a envie de moi.
Envie de le toucher, de le frôler.
Envie de faire l'amour. Avec lui.
Envie de Lui faire l'amour.
Envie, Envie, Envie.

D'être une femme.

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